Beaucoup de choses ont changé depuis novembre 2019, lorsque le projet ResilienSEA a attribué quatre bourses de recherche sur les herbiers marins à des étudiants en master. Ce n'est cependant pas le cas de la détermination des bénéficiaires à terminer leur programme et à protéger les écosystèmes des herbiers marins.
L’Est rencontre l’Ouest : Connectons les réseaux d’herbiers marins
La conservation des herbiers marins est devenue un sujet d’intérêt croissant, non seulement pour la communauté scientifique, mais également pour les gestionnaires des zones côtières et les décideurs. Cela n’a rien de surprenant compte tenu du rôle important que jouent les herbiers marins pour la conservation de la biodiversité, pour assurer la sécurité alimentaire, ainsi que la myriade de services écosystémiques essentiels au maintien du bien-être humain qu’ils fournissent.
En Afrique de l’Ouest, le potentiel des herbiers marins est énorme, mais des recherches approfondies sont nécessaires pour déterminer leur répartition et mettre en place un système de surveillance tenant compte des besoins et des moyens disponibles dans la région. C’est là l’un des principaux objectifs du projet ResilienSEA lancé en 2018, qui vise à soutenir 7 pays d’Afrique de l’Ouest (Cap Vert, Mauritanie, Sénégal, Gambie, Guinée Bissau, Guinée et Sierra Leone) dans leur gestion de cet habitat vital mais largement négligé.
Les activités entreprises dans le cadre du projet ResilienSEA reposent essentiellement sur le renforcement des capacités des personnes impliquées dans la gestion des herbiers marins. Ceci garantira la continuité des actions du projet au-delà de sa fin programmée en 2022.
Dans le cadre de nos efforts d’échange de connaissances et d’expériences, ainsi que de développement de partenariats avec d’autres réseaux régionaux d’herbiers marins, le projet ResilienSEA s’est rendu à l’Île Maurice pour le 11ème Symposium Scientifique de l’Association des Sciences Marines de l’Océan Indien Occidental (WIOMSA), qui s’est déroulé du 1er au 6 juillet 2019. Là-bas, l’équipe a participé à l’atelier organisé par le Western Indian Ocean Seagrass Network (WIOSN). WIOSN vise à développer des méthodes standardisées pour la cartographie et le suivi des herbiers marins dans la région de l’Océan Indien Occidental afin de développer une vision complète de la répartition et de la dynamique des herbiers marins et de les gérer de manière plus informée. L’atelier a été une occasion sans précédent d’en apprendre plus sur les meilleures pratiques utilisées par WIOSN, ainsi que par des réseaux mondiaux tels que SeagrassWatch et le International Seagrass Experts Network.
Les écosystèmes d’herbiers marins sont sous-financés, négligés et menacés. Notre connaissance des impacts du changement climatique et d’autres pressions anthropiques sur ces écosystèmes est limitée par rapport à d’autres habitats côtiers et notamment terrestres. En favorisant les partenariats entre réseaux qui s’étendent sur plusieurs bassins océaniques, non seulement nous pouvons apprendre les uns des autres, mais aussi inspirer et être inspirés à œuvrer en faveur d’un but commun.
Parce que #LesHerbiersMarinsComptent
Mohamed Ahmed Sidi Cheikh et Maria Potouroglou
Photo d’en-tête: Renforcement des capacités dans l’océan en Guinée-Bissau. Crédit: Rob Barnes, GRID-Arendal
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